Peut-on garder un PEL plus de 15 ans ?

Le Plan Épargne Logement (PEL) incarne un vestige des stratégies d'épargne passées, souvent éclipsé aujourd'hui par des options plus dynamiques et rentables. Conçu à une époque où les taux d'intérêt fixés pouvaient rivaliser avec les meilleures offres du marché, le PEL, notamment dans ses versions plus récentes, peine à séduire face aux alternatives d'investissement actuelles. Si les anciens contrats peuvent encore présenter un intérêt financier de par leurs conditions avantageuses, la question demeure : est-il possible de conserver un PEL au-delà de 15 ans ? Est-ce un choix judicieux ?

Comprendre le fonctionnement du PEL
Le Plan Épargne Logement (PEL) est un produit d'épargne réglementé qui offre à son détenteur la possibilité de constituer une épargne sur une période donnée, avec comme objectif final l'obtention d'un prêt à un taux préférentiel (+1,2 point par rapport au taux d’intérêt du PEL) pour financer un projet immobilier. Pour saisir pleinement les spécificités du PEL, il est crucial de comprendre ses caractéristiques principales ainsi que les différentes phases qui composent son cycle de vie.
Rappels sur les caractéristiques principales actuelles du PEL
Le Plan Épargne Logement (PEL) est conçu pour favoriser l'épargne à long terme, avec un focus particulier sur le financement de projets immobiliers. Il présente les caractéristiques suivantes :
- Rendement : Bien que le taux d'intérêt du PEL soit fixe et garanti, il est généralement inférieur à celui de certains autres produits d'épargne ou d'investissement sur le long terme. Le taux d’intérêt dépend de la date d’ouverture du contrat. Il est de 1,75 % brut en 2025 (soit 1,22 % après application de la flat tax de 30 %).
- Durée de vie : La durée minimale de détention d'un PEL est de 4 ans. Après cette période, l'épargnant a la possibilité de prolonger son PEL par tranche d'un an, jusqu'à un maximum de 15 ans. Au-delà de cette période, le PEL se transforme automatiquement en un compte sur livret, perdant ainsi certaines de ses spécificités, notamment le taux d'intérêt préférentiel et les droits au prêt. Mais comme nous le verrons, il est possible dans certains cas de conserver son PEL plus de 15 ans.
- Plafond des versements : Le montant maximum des dépôts sur un PEL est plafonné à 61 200 euros, hors intérêts capitalisés.
- Fiscalité : Les intérêts générés par un PEL sont soumis aux prélèvements sociaux (17,2%) dès la première année. Pour les PEL ouverts à partir du 1er janvier 2018, les intérêts sont également soumis à l'impôt sur le revenu à la flat tax (12,8 %) ou au barème progressif de l’impôt (sur option).
- Obtention d’un prêt épargne logement : Les droits à prêt accumulés grâce aux intérêts du PEL permettent à l'épargnant d'obtenir un crédit immobilier à un taux préférentiel à partir de la 4e année. Le montant du prêt peut atteindre 92 000 euros, et sa durée varie de 2 à 15 ans. Le taux d'intérêt du prêt est déterminé à l'ouverture du PEL, il est calculé en ajoutant 1,2 % (+1,2 point pour être exact) au taux de rémunération de l’épargne.
Les différentes phases du PEL
Le Plan Épargne Logement (PEL) se distingue par plusieurs phases clés au cours de sa durée de vie, qui influencent directement les avantages qu'il procure et les options disponibles pour l'épargnant :
- Phase d'épargne obligatoire (0-4 ans) : Versement initial minimal requis à l'ouverture, suivi de versements réguliers pour maintenir le plan actif. Les fonds sont bloqués, et l'épargnant accumule des droits au prêt et bénéficie d'un taux d'intérêt fixe. Le non-respect des versements obligatoires ou le rachat entraîne la clôture du plan.
- Possibilité de prolongation (4-10 ans) : Après les 4 premières années, l'épargnant peut choisir de prolonger son PEL jusqu'à 10 ans, continuant à bénéficier des intérêts.
- L’interdiction de nouveaux versements (10-15 ans) : Au-delà de 10 ans, les nouveaux versements sont interdits, mais le capital continue de produire des intérêts.
- Transformation automatique après 15 ans : Si le PEL n'est pas clôturé ou utilisé pour un prêt immobilier, il se transforme automatiquement en un compte sur livret après 15 ans, avec des conditions de rémunération et d'accès au prêt moins avantageuses.
Mais, comme nous allons le voir, le dénouement du contrat après 15 ans peut être évité dans un cas spécifique.
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Peut-on garder un PEL plus de 15 ans ?
Condition : avoir ouvert son PEL avant le 1er mars 2011
Les règles régissant le Plan Épargne Logement ont évolué au fil du temps, notamment en ce qui concerne sa durée de vie. Pour les PEL ouverts avant le 1er mars 2011, il est possible de les conserver au-delà de 15 ans. Cette spécificité s'explique par le fait que les modifications législatives intervenues à cette date ont introduit de nouvelles contraintes pour les plans ouverts postérieurement, notamment en termes de durée et de fiscalité, rendant les anciens contrats plus souples à cet égard.
Conséquences de la conservation d'un PEL ouvert avant le 1er mars 2011 au-delà de 15 ans
- Fiscalité des intérêts : Les PEL ouverts avant cette date bénéficient d'une exonération d'impôt sur le revenu pour les intérêts acquis jusqu'à la 12e année. Passé ce délai, et spécialement après 15 ans, les intérêts générés par le PEL sont soumis à l'impôt sur le revenu (flat tax ou barème progressif), alignant ainsi leur traitement fiscal sur celui des PEL plus récents.
- Prélèvements sociaux : Peu importe la date d’ouverture du contrat, les prélèvements sociaux sont aussi dûs sur les intérêts.
- L’impossibilité d’effectuer de nouveaux versements: Cette impossibilité existe à partir de la 10e année, elle perdure aussi après la 15e année.
- Possibilité de prêt : Le PEL conserve ses possibilités de prêt, mais au taux en vigueur au moment de la souscription. Ce taux peut être moins favorable que les taux d’emprunt actuels. Exemple : Le taux du prêt épargne logement pour les PEL ouvert entre le 23 janvier 1997 et le 08 juin 1998 est de 4,80 % contre 4 % environ pour un prêt immobilier classique (au 26/03/2024).
Est-il intéressant de garder son PEL après 15 ans ?
La pertinence de conserver un Plan Épargne Logement (PEL) au-delà de 15 ans s'ancre principalement dans les objectifs et la stratégie d'épargne de l'individu. Deux raisons majeures peuvent motiver cette décision : le désir de bénéficier des conditions avantageuses du prêt épargne logement associé au PEL, ou l'intention de profiter du taux d'intérêt fixé à la souscription du plan.
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Garder son PEL après 15 ans pour profiter du prêt épargne logement
Historiquement, les PEL ouverts il y a plus de 15 ans proposaient un taux pour le prêt épargne logement pouvant atteindre 4,2 %.
Comparé aux taux actuels des prêts immobiliers, qui restent, malgré une récente hausse, généralement inférieurs à ce seuil, conserver un PEL uniquement pour accéder à ce prêt perd de son attrait. En effet, les conditions de financement sur le marché immobilier actuel peuvent s'avérer plus avantageuses sans avoir à se limiter aux contraintes d'un PEL ancien.
Garder son PEL après 15 ans pour verrouiller le taux d’intérêt
L’avantage potentiel de garder son PEL après 15 ans est de verrouiller le taux d’intérêt acquis lors de la souscription.
Le taux d'intérêt des PEL souscrits dans les années 90 était particulièrement attractif, rendant ces plans d'épargne intéressants à conserver pour leur rendement.
À titre de comparaison, le taux du Livret A actuel est de 1,70 % net d’impôt et le taux considéré comme sans risque à court terme est de 2 % brut (soit 1,40 % net après flat tax). Autrement dit, il peut être intéressant de conserver votre PEL plus de 15 ans en guise de poche sécurisée si vous avez ouvert votre PEL avant le 31/01/2015 (taux supérieur à 2,50 % brut).
Toutefois, pour les PEL ouverts plus récemment, le taux d'intérêt, bien que fixe, ne présente pas de véritable avantage compétitif par rapport à d'autres produits d'épargne sans risque, comme le Livret A. La fiscalité sur les intérêts des PEL, devenant plus contraignante après 12 ans, doit également être prise en compte dans l'évaluation de la rentabilité de ces placements.
Par ailleurs, sur un horizon de placement à long terme, il est le plus souvent préférable de diversifier les investissements pour optimiser le rendement tout en maîtrisant le risque. Dans ce contexte, l'assurance-vie par exemple, émerge comme une alternative séduisante, offrant à la fois une fiscalité avantageuse, une potentielle performance supérieure sur le long terme grâce à une exposition aux marchés boursiers, et une plus grande flexibilité en termes de retraits et de gestion.
Lire aussi : PEL ou assurance vie : que choisir ?
Pour vous faire une idée, n’hésitez pas à consulter les performances de notre assurance vie et de notre PER responsable !
PEL de plus de 15 ans : que faire de votre argent en 2026 ?
À partir de 2026, des milliers de PEL ouverts après la réforme du 1er mars 2011 vont atteindre leur échéance réglementaire de 15 ans et seront automatiquement clôturés. Cette fermeture programmée, imposée par la loi de finances 2011, va concerner une génération d’épargnants qui avaient ouvert leur PEL entre 2011 et 2015, période marquée par un fort dynamisme des souscriptions.
Si vous êtes dans ce cas, il est crucial d’anticiper cette échéance pour éviter que votre capital ne se retrouve sur un compte faiblement rémunéré, et de réfléchir à une nouvelle stratégie d’épargne adaptée à vos objectifs.
Remarque : Même si votre PEL a moins de 15 ans, il peut aussi être opportun de reconsidérer ce placement au regard de la faiblesse de son rendement.
Livrets réglementés : une solution transitoire mais limitée
À défaut d’action de votre part, votre PEL sera converti en compte sur livret bancaire, au rendement souvent inférieur à 1 %. Vous pouvez envisager de réallouer une partie de ces fonds vers des produits sécurisés comme le Livret A ou le LDDS, dont les taux (1,70 % nets en 2025) restent modestes et les plafonds contraignants (respectivement 22 950 € et 12 000 €). Le LEP, avec un rendement de 2,7 %, peut être une alternative plus attractive, à condition de remplir les critères d’éligibilité.
Si vos livrets sont au plafond ou que vous préférez donner plus de sens à votre épargne, vous pouvez aussi vous orienter vers le Livret Goodvest. Il s'agit d’un livret sécurisé au taux de 2 % brut annuel permettant de financer notamment l’immobilier durable !
Renoncer à la sécurité pour aller chercher de la performance
La clôture automatique de votre PEL en 2026 constitue un moment stratégique pour faire le point sur votre situation patrimoniale. L’enjeu : ne pas se contenter de replacer votre capital sur un livret faiblement rémunérateur, mais réfléchir à votre horizon d’épargne et à vos objectifs financiers.
Si vous n’avez pas besoin de cet argent à court terme, il peut être pertinent d’envisager une réorientation vers des placements plus dynamiques, non garantis en capital mais potentiellement plus performants à long terme. Dans ce cadre, les enveloppes fiscales disponibles en France vous permettent de vous exposer progressivement à des actifs financiers ou immobiliers, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux spécifiques.
L’assurance-vie : flexibilité et fiscalité avantageuse
Outil incontournable du patrimoine des Français, l’assurance-vie permet d’accéder à une grande variété de supports d’investissement, allant du fonds en euros (sécurisé) aux unités de compte (actions, obligations, immobilier, fonds ISR, etc.). Elle se distingue par :
- Une fiscalité favorable après 8 ans de détention (abattements annuels de 4 600 € ou 9 200 € sur les plus-values et taux préférentiel de 24,7 % au lieu de 30 %),
- Une grande souplesse dans les versements, les retraits et la gestion,
- Une utilité pour transmettre son patrimoine en dehors des règles classiques de succession.
Lire aussi : L'assurance-vie expliquée aux nuls : le guide pour débutant
Conseil de Goodvest : Avec l’assurance-vie Goodlife de Goodvest, vous pouvez allier performance et durabilité. Elle intègre un fonds en euros Objectif Climat, compatible avec l’Accord de Paris, qui a délivré un rendement de 3,31 % en 2023 et 2024, contre 2,50 % en moyenne. Une solution idéale pour moduler le risque de votre portefeuille tout en investissant de manière responsable.
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) : investir en actions dans un cadre fiscal optimisé
Le PEA permet d’investir sur les marchés actions européens avec une exonération d’impôt sur les gains après 5 ans. Il est adapté à une épargne de long terme, avec un plafond de versement de 150 000 € (et 225 000 € pour un PEA-PME).
C’est une option pertinente pour les épargnants qui souhaitent dynamiser leur capital en profitant du potentiel de croissance des entreprises cotées.
Conseil de Goodvest : Le PEA est particulièrement intéressant lorsqu’il est combiné avec une assurance-vie ou un PER puisque ces deux enveloppes permettent de contrebalancer le manque de diversité géographique et de types d’actifs du PEA (actions européennes exclusivement). Cette approche permet de mieux réguler le risque tout en optimisant les avantages fiscaux de chaque enveloppe.
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) : préparer sa retraite tout en réduisant ses impôts
Le PER est conçu pour se constituer une épargne retraite. Il permet de déduire les versements volontaires de son revenu imposable, dans la limite des plafonds annuels. À la retraite, les fonds sont disponibles sous forme de capital ou de rente.
C’est une solution particulièrement intéressante pour les contribuables fortement fiscalisés et ceux qui souhaitent sécuriser leur niveau de vie futur.
Lire aussi : Le PER pour "les nuls" : guide pour débutant
Conseil de Goodvest : Le PER responsable Goodvest vous permet de préparer votre retraite tout en finançant la transition écologique. Compatible avec l’Accord de Paris, il offre une réduction d’impôt à l’entrée et une allocation personnalisée selon votre profil et vos objectifs. Une solution durable et fiscalement avantageuse pour construire votre avenir.
Le Compte-Titres Ordinaire (CTO) : liberté totale d’investissement
Contrairement aux enveloppes précédentes, le CTO n’offre pas d’avantage fiscal, mais il permet d’investir librement sur une large gamme d’actifs (actions internationales, ETF, obligations, SCPI, etc.) sans plafond. Il convient aux profils plus expérimentés souhaitant diversifier leur patrimoine au-delà des cadres réglementés.
Besoin d’aide pour choisir la bonne stratégie ?
Chaque profil d’épargnant est unique. Que vous souhaitiez sécuriser votre capital, le dynamiser à long terme ou optimiser votre fiscalité, les conseillers Goodvest sont là pour vous accompagner. Ils peuvent vous aider à définir l’allocation optimale en fonction de vos objectifs, de votre horizon de placement et de votre appétence au risque, tout en veillant à ce que vos investissements soient alignés avec vos valeurs et respectueux du climat.
Questions fréquentes en Épargne et patrimoine
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